Toute ce qui vous auriez voulu connaître sur sa vie
Venom Inc.
Interview réalisée le 15 août 2024 au festival Motocultor
Par Martine Varago
Line-up
Jeff alias Mantas (basse, chant)
Tony Dolan alias Demolition Man (batterie)
Mark Jacskon (guitare)
Venom ou Venom Inc. : quelle a été ta meilleure période en fin de compte ?
Demolition Man : Pour Mantas et moi-même, je répondrai les années 80. On est amis depuis toujours, avant même la création de Venom et on fréquentait les mêmes clubs. Depuis, on est devenus des gentlemen et ces dernières années, on joue notre héritage. Regarder de nouveaux jeunes fans qui n’étaient même pas nés quand nous jouions notre dernier album avec Venom et être capables de leur faire ressentir la même chose lorsque nous avions 16-17 ans, cette période qu’ils ont manquée. De nos jours, il y a davantage de musiciens, de genres musicaux, de streaming, je pense que mon travail, c’est de leur montrer la période des années 80, de faire ressentir la musique qui nous a fait vibrer, cette liberté, cette expression. Les jeunes écoutent beaucoup de musique en ligne sur Internet, se connectent sur les réseaux sociaux mais il y a quelque chose de différent quand c’est joué live devant toi ! C’est note mission de montrer la scène vivante.
Tu as grandi à Newcastle en Angleterre. Peux-tu nous rappeler les groupes qui tournaient là-bas à cette époque ?
J’ai grandi à Newcastle mais j’ai émigré dans l’Ontario. Il y avait Les Sweets, T-Rex, Slade, les débuts de Queen puis aux Etats-Unis c’estait Aerosmith ted Nugent.
Quand je suis revenu à Newcastle vers la fin des années 70 il se produit une véritable explosion de musique punk. C’est un moment de ma vie alors que j’avais environ 14 15 ans j’ai réalisé que on prenant une partie du rock et une partie du bac je pouvais pouvez créer mon propre groupe et Venom est né de cette fusion expressive entre le punk et le métal. Parce que je ne pouvais pas être Led Zeppelin je ne pouvais pas être du Pink Floyd ou du Toto parce que c’était de la musique que d’autres musiciens avait déjà fait. Quand j’ai vu le pain croque les Sex Pistols je me suis rendu compte que je pouvais faire ça l’épicentre ou la petite Graine a commencé à germer dans ma tête et me faire prendre conscience que j’étais capable de jouer ça cette musique. Je me souviens de Menzy dire : « On m’a dit tu n’as pas besoin d’être le meilleur chanteur tu n’as pas besoin d’être le meilleur guitariste. Tu n’as qu’à réaliser quelque chose que tu as envie de voir. » Alors je me suis dit : waouh ! et c’est ainsi que tout a commencé.
Exactement comme les punk rockers ! Ils ne savent pas vraiment jouer d’un point de vue technique mais ils jouent quand même.
Exactement exprime toi ! Tu exprimes tes émotions. Et le punk a très certainement contribué à faciliter la libre expression.
Depuis ton dernier album qui date de 2022 «There Is Only Black», avez-vous créé d’autres morceaux ?
Au moment de l’enregistrement « There is Orly Black! », cela raconte le voyage de notre naissance jusqu’à notre mort. Et tous ces produits depuis ce temps-là ce qui est vrai ce qui est irréel ce que l’on a créé pour le rendre réel ce qui est fictif est ce que l’on a fabriqué pour dans notre vie et d’assumer ce qu’elle en est où cela tourne autour de la question de l’humanité question sur l’univers nous nous questionnant nous-mêmes nous interrogeons sur nous-mêmes est-ce que j’ai fait la bonne chose la bonne action qu’est-ce qui se passe qu’y a-t-il après la mort et c’était une étincelle pour amorcer cet album. Michael Hickey a eu une crise cardiaque et en est mort durant cinq minutes. Il a voulu raconter son expérience ce qu’il a dit : « j’ai seulement vu du noir ! Et c’était tout ! »
Parce que l’univers et énergie. Qu’est-ce qu’il y a derrière ce noir on ne sait pas. Qu’est-ce qu’il y a à la fin de l’univers on ne sait pas et c’est noir toute la lumière toute l’énergie de sont absents. Quand on a écrit L’album, je voulais qu’il présente ces deux parties. En fait on avait déjà presque un double album de prêt. on a finalement réduit à un seul vinyle Mais l’autre était déjà prêt. Aujourd’hui on travaille sur du live et sur la seconde partie sur le voyage. L’album est construit autour d’un voyage autour d’un trou noir parce que si tu meurs tu vas avoir une expérience que tu ne peux pas raconter après. Donc une fois dans ce trou noir je n’en reviens pas. Donc cette seconde partie représente la seconde partie du voyage et donnera apportera peut-être des réponses à la première partie.
Quand est-ce que ce second voyage sera publié ?
Je pense en mars 2025. Je ne veux pas qu’il soit trop éloigné de celui de 2022. Y’a une histoire qui questionne dans la première partie et des réponses se trouvent dans la seconde partie.
Où en est donc le processus d’enregistrement ?
On a déjà une multitude de morceaux enregistrés. Maintenant l’idée est de enregistrer de nouveau les guitares et de réduire quelques petits morceaux.
Dans quel studio allez-vous mixer ?
On mixe dans le studio à Londres et nous avons plusieurs studios d’enregistrement au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ce qui est bien avec le digital et les réseaux sociaux que j’utilise avec ses nouvelles technologies c’est que nous n’avons pas besoin d’être tous au même endroit au même moment le précédent album de 2022 le batteur était à Tampa en Floride et Mantas au Portugal et personnellement j’étais à Londres. On utilise zoom pour s’appeler et même pour répéter ! Ce n’est pas comme c’était auparavant mais en utilisant ses nouvelles technologies avec le même état d’esprit ça marche.
Par contre n’est-ce pas plus difficile de jouer live quand on habite à différents endroits sur la planète ?
On a été ensemble à un moment dans le passé et à Newcastle on est allé dans les bars pour boire. Au niveau international par exemple j’ai réalisé un projet avec le guitariste de Megadeth qui se trouvait au Japon.
En ce qui concerne les concerts que ce soit au Royaume-Uni en France ou en Allemagne ils ne se ressemblent jamais car le public est différent, la scène n’est pas la même, nos ressentis varient. Et ça je veux le garder car chaque soir tu ne sais pas ce qu’il va se passer c’est différent. La musique c’est une expérience qui se vit sur le moment. Cela doit être complètement nouveau complètement surprenant et excitant chaque soir avec chaque audience.
Ton corps est recouvert de tatouages et je suppose que chacun de ces tatouages a une signification. Quel est ton tatouage préféré et peux-tu nous raconter son histoire ? (Demolition Man, très fier de montrer ses tatouages!)
Chaque tatouage a une signification et correspond à un lieu. Quand je faisais des tournées on ramené en souvenir un T-shirt ou un flyer et bien sûr on oublie vite. Lorsque tu déménages tu perds tous ces objets et avec Mantas, un jour, on s’est posés la question comment garder tous ces souvenirs pour toujours : un tatouage sur ma peau . Donc j’ai un tatouage fait au Texas, celui-ci c’est le Whisky A Gogo de Los Angeles, Iznir Attack de Turquie, Auckland, São Paulo, un autre réalisé au Japon. Chaque tatouage représente un lieu où je suis allé. C’est un moyen de garder un souvenir qui ne me quitte pas.
C’est comme ton passeport. Ta peau, c’est ton passeport, tu as tous tes visas sur ta peau ! (rires)
Tu joues au Motocultor cette année et il y a beaucoup de groupes de musique extrême. Que penses-tu de ces groupes actuels ?
J’ai rencontré un jeune de 22 ans et qui me raconte : « je suis né trop tard, j’ai tout loupé ! »
Comment ça t’as tout loupé ? AC/DC est encore en tournée. Motörhead, à l’époque, était encore en tournée. Deep Purple, Pantera, Metallica Tu as tous les groupes de black metal, le grindcore, le death metal et la France offre de nombreux groupes de metal. Si j’avais ça à ton âge, je serais au paradis. C’est maintenant que tu as de la chance. Nous, nous n’avions pas autant de choix. Il y a tant de choses qui se passent actuellement, tant de styles différents. Nous avons fait plusieurs festivals : Rockstatd en Roumanie, Pol’androck festival en Pologne, Bloodstock festival. Avec toute cette quantité de groupes, cette diversité énorme quant à l’âge des musiciens qui va de l’âge de 20 à 60 ans. C’est incroyable, c’est notre culture. Quelque soit le lieu où tu vis sur cette planète, tu as accès aux festivals et tu peux venir voir tes groupes favoris. C’est ça, notre communauté et quand tu es sur scène tu vois tous ces gens là juste devant toi et chacun d’entre nous ressent exactement la même chose.
En 1979, quand Venom a commencé, est-ce que vous aviez conscience que Venom allait influencer d’autres groupes, créait finalement un nouveau style de metal ?
Non, on n’a pas du tout pensé à cela . On voulait jouer de la musique et juste monter un groupe. Repensons au tout début de Metallica ou de Slayer, les gens se demandaient ce que c’était ce bruit, disaient que ça jouait trop vite. On expérimentait et on ne ressemblait pas à des groupes comme Foreigner ou Bad Compagny. Les gens, à l’époque, se demandaient ce que nous faisions. C’était extrême au point qu’ils ne comprenaient pas ce que nous jouions. Mais les jeunes qui aimaient le punk rock nous ont écouté. On était aimés par les jeunes qui écoutaient du punk rock. Ils ont senti qu’il y avait quelque chose qui arrivait. Ceux qui ont été influencés ont compris que ce n’était pas que la musique, c’était aussi l’attitude. Au début on détestait tout ce qui était normal. Pas besoin que cela soit parfait, pas besoin de compétition, juste un essaim d’abeilles et c’était ça la clé. Et bien, on a fait ce qu’il fallait faire à ce moment-là !
Une question plus délicate pour terminer cette interview. Je sais que entre toi et Cronos, il y a eu toujours des tensions. Est-ce que est réparé ou y a-t-l toujours de la tension dans l’air en 2024 ?
Toujours des tensions. Cronos était déçu alors il a quitté Venom puis il est revenu quand il s’est rendu compte que Venom s’était placé là où il devait être. Je suis entré dans le groupe parce que c’était mes amis. Je suis parti alors il est revenu. Dans le groupe il existait une certaine synergie puis est venue la question de l’argent. Les membres du groupes se sont détruits à cause d’argent. Pas comme Metallica qui a su investir dans le groupe et recevoir le bon management. Lorsque Venom a explosé, c’était comme si on admirait les étoiles puis tout a disparu. Il y a encore des disputes à ce sujet. Je leur dis que ce que Venom a réalisé, c’était comme une super nova qui a explosé. Quand tu es jeune, tu dois croire en ce que tu fais.
Les derniers mots à nos lecteurs.
Merci beaucoup pour votre soutien. La France est très importante dans l’industrie de la musique : elle soutient les festivals, les groupes locaux. Chacun peut aller voir des groupes locaux live et cela contribue à leur soutien.
Ne jamais penser que vous êtes incapables d’y arriver car vous y parviendrez. Venom l’a fait auparavant. Je vous aime. A bientôt.