The Black Crowes + Jim Jones All Stars -

Remerciements à Olivier Garnier pour l’accréditation

Texte et photos par Martine Varago

Après 40 ans de carrière musicale et plus de 15 ans d’attente pour leur dernier album « Happiness Bastards », The Black Crowes ressurgissent avec, à la clé, une tournée américaine et européenne. Leur passage, unique en France, à l’Olympia de Paris, restera une date spéciale et historique.

Le groupe britannique Jim Jones All Stars revient, par ailleurs, jouer en France après leur concert au Petit Bain en 2023. Venu avec l’artillerie lourde, un guitariste, deux saxophonistes, un bassiste, un claviériste, un batteur et un Jim Jones armé d’une guitare et de sa voix rock, de quoi reprendre tout bon rock’n roll sans jamais manquer de personnel pour glisser quelques notes dans l’air. Le groupe démarre sur « Cement Mixer » (The Jim Jones Revue), puis nous fait découvrir un de leurs derniers morceaux « Gimme The Grease » (Ain’t No Peril), sorti en septembre 2023, qui swingue grâce au vent soufflé par les deux saxophonistes. Passant au blues des années 40 « Parchman Farm », au « Run Run Run », une reprise du Velvet Underground, Jim Jones entre de plus en plus en transe. Un de leurs nouveaux titres plus boogie « I Want You (Anyway I Can) » révèle une palette nuancée de Jim Jones. Pour terminer ce set, « 512 », (The Jim Jones Revue cover), au rythme effréné et où la part belle est faite au pianiste, ne parvient pas à faire danser l’audience. Nous ne sommes plus dans les années 60, où un tel groupe aurait fait sans aucun doute déhancher les teddies parisiens ! Un show presque rétro au son modernisé, un véritable flash back dans ces années-là.

Juste avant l’apparition de l’octet américain, « It’s A Long Way To The Top » anime l’Olympia qui retombe, ensuite, dans une obscurité aussi noire qu’un vol de corbeaux. Derrière ce nuage se cache le mur de Vox et de Marshall. Les Black Crowes se mettent en place, dos au public. Puis, mille feux scintillent et les huit membres du groupe nous font découvrir live les deux premiers morceaux « Bedside Manners », « Rats and Clowns » de leur dernier opus « Happiness Bastards » sorti le 15 mars 2024. Une belle décharge d’énergie électrique se dégage sur la scène transformée en un espèce de cirque avec un miroir géant qui s’impose au milieu. Les chœurs assurés par leurs deux danseuses, le claviériste Erik Deutsch et le batteur Cully Symington, perchés sur une estrade, mettent en lumière une ambiance originale. L’espace est aussi bien occupé à l’horizontal qu’à la verticale. Le chanteur, Chris Robinson, se dandine tel un Mick Jagger endimanché, le duo des guitaristes, Richard Robinson, Nico Bereciartua, le bassiste Sven Pipien, occupant l’étage inférieur, déversent leurs riffs rock’n roll avec une belle dextérité.

L’intro de « Twice as Hard » nous rappelle le bon blues rock des sixties tout comme le morceau « Cross Your Fingers » ou encore le blues au tempo plus lent « Wilted Rose », accompagné des choristes. On continue de remonter le temps avec « Carol », reprise de Chuck Berry, jouée à merveille avec tout un entrain radieux. S’ensuit du swing avec Otis Redding, sur « Hard to Handle ». Un retour au calme : « She Talks to Angels » un de leurs hits façon ballade stonienne. L’énergie repart sur un rock au tempo plus allègre et un son plus moderne « Flesh Wound » pour aller vers un rock blues sudiste « Sting Me ». Chris évoque l’un de ses rêves : « Ce dont on rêvait quand on était jeunes, c’était de jouer dans un groupe de rock’n roll ! ». Vu d’ici, c’est une belle réussite !

Comme déjà évoqué, cette soirée est spéciale puisque c’est l’anniversaire du guitariste Richard, un des deux frères fondateurs du groupe. Et surprise sur les planches de l’Olympia : le French Cancan dévoile une danse avec ses danseuses élastiques pour émerveiller aussi bien le public que les musiciens.

Un rappel avec un unique morceau « White Light/White Heat » (The Velvet Underground) clôture cette excellente soirée rock’n roll. Qui a dit : « Le rock’n roll est mort ! » ?