La Playlist du Confinement – Les Nouveautés Part.1
Pour les malades du confinement, je vous propose ce remède ci, de la musique, encore de la musique, toujours de la musique. Et que des nouveautés, pour aller de l’avant. En voici six dont j’ai fait une écoute attentive.
Alicia Keys « Alicia » , Alicia keys approche des 20 ans, …… 20 ans de carrière, et nous revient en 2020 avec ce 7ème album, tout simplement intitulé « Alicia« .
4 ans d’attente pour voir la miss sortir un peu de sa pop/soul, et autre r’nb’, pour nous présenter quelque chose d’un peu plus sérieux. Comme l’artwork de l’album le laisse supposer, une façon comme une autre de se mettre à nu, d’aborder des sujets plus dans l’air du l’air du temps.
Un premier titre « Underdog » écrit avec Ed Sheeran, celui-là même qui fait se déplacer les foules. Sur son « Alicia« , la jolie pianiste a participé à l’élaboration de tous les titres, l’ensemble se conjuguant entre ballades, piano, chansons portées par sa voix chaude.
Un bon album dans son ensemble, même si je considère que tout a déjà été dit, écrit à ses débuts.
Diana Krall« This Dream Of You » , le nouvel album de la diva du Jazz.
Ce « This Dream Of You » se démarque de tout ce qu’a pu nous proposer jusqu’à maintenant l’artiste, dans le sens où il se veut plus intimiste, plus dans l’immédiateté. Ce sont 12 titres délivrés tout en douceur. C’est suave, voluptueux, c’est soyeux, vous l’aurez compris ce « This Dream Of You » il est délicat, il est empreint d’une certaine nostalgie.
Alors que ce soit en duo, trio, quartet, ou bien encore quintet, Diana Krall nous y revisite un certain nombre de chansons de l’American Songbook, ainsi quelques sessions de son dernier album en date le bien-nommé « Turn Up The Quiet« . L’album s’ouvre par un étonnamment très calme « But Beautiful« , pour surfer ensuite sur « Don’t Smoke In Bed« . Mention spéciale à sa version du « Singing In The Rain » qui vient clôturer le propos, reprise que je trouve pour le coup joliment adaptée.
Pour le reste et ce n’est qu’un avis personnel, cela manque tout de même d’un peu de relief. Je ne suis pas certain qu’en live, on s’y retrouve beaucoup. Un album pour les aficionados de la dame en fait. Moi, je la préfère plutôt dans ce registre là, et ce temps du « Look Of Love« , comme entendu en 2002 à l’Olympia (j’y étais), un temps qui me semble bien révolu.
EISBRECHER « Schicksalsmelodien » , des allemands, encore des allemands, toujours des allemands, mais ceux-là il y a encore un an, ils m’étaient inconnus au bataillon.
Mais qu’est-ce donc que ce EISBRECHER ? Un groupe de Neue Deutsche Härte (je le place ce truc parce que ça fait bien, ça fait style le mec qui s’y connait en courants musicaux bizarres), ou dit plus simplement un groupe dont les influences vont du Metal alternatif teinté de sonorités électronique/techno au Metal industriel. L’album est délivré ici dans la langue de Goethe, tout comme leurs compères de chez RAMMSTEIN, ou bien encore de la jolie NENA, et finalement la langue de Goethe on s’y fait.
Chez EISBRECHER plus de fantaisie il y a, que ce soit dans sa musique ou en live. L’agréable surprise du Hellfest 2019.
Alors de quoi est donc fait ce « Schicksalsmelodien » ? Il est constitué de reprises, arrangées à la sauce Metal. Quand on parle de covers, EISBRECHER s’est approprié des morceaux de la scène pop allemande des années 70’s/80’s. Pour la plupart ces morceaux me sont inconnus, mais l’ensemble reste bien fait, du gros son, de grosses guitares, et la grosse voix qui va avec.
On se laisse facilement embarquer par le « Out Of The Dark » de Falco, ou encore le « Goldener Reiter » de Joachim Witt. Ces messieurs se sont même essayer à reprendre le « All We Are » de Miss DORO. Surtout ne pas se fier à la pochette, qui pourrait nous rappeler un Terminator, et par la même occasion nous faire peur, et nous dérouter de l’objet. Non, le contenu reste sympathique, et va ravir vos délicates oreilles.
Maintenant, on attend le vrai album en 2021 (?) pour gouter au Metal de EISBRECHER.
GOTTHARD « Steve Lee – The Eyes of a Tiger » , 2010 Steve Lee le frontman de cette formation helvétique disparaît tragiquement. 10 ans plus tard, GOTTHARD toujours vivant, son nouveau vocaliste n’est autre que Nic Maeder, décide de rendre hommage à Steve Lee.
Et comment rendre plus bel hommage, si ce n’est qu’en se replongeant dans les archives, et d’en ressortir 14 titres sublimés par la voix de l’artiste. Ces 14 titres épurés, nous sont livrés ici en version acoustique. A l’écoute de cet album, le premier sentiment que l’on en retient, est que l’émotion des musiciens y est palpable, forte. Point besoin de plus pour faire de ce « Steve Lee – The Eyes of a Tiger » un joli signe à leur ancien compagnon de route.
Rien de larmoyant dans ces 14 interprétations, juste de la musique qui touche, un direct qui va droit au coeur. En bonus, pour venir clore de bien belle façon cet album, on a droit à deux version du hit planétaire « Eye Of a Tiger« , une version en acoustique, et une version en électrique, à vous de voir laquelle vous préférez
Melody Gardot« Sunset In The Blue » , normalement avec une pochette comme celle de ce « Sunset I The Blue« , 5ème album studio de Melody, c’est soit on prend ses jambes à son cou et l’on n’y revient plus, soit l’on est curieux de voir ce qu’il peut bien se cacher, musicalement parlant, derrière une image aussi laide. La laideur étant un sentiment bien subjectif, j’ai opté pour la 2ème solution, histoire de laisser une 2ème chance à l’artiste et me dire que le visuel, il est ce qu’il est, il vaut ce qu’il vaut, mais que seule la musique prime.
Melody Gardot, vocaliste, pianiste, auteure, compositrice évoluant dans la sphère du jazz, du folk, de la soul, est apparu sur la scène musicale il y a une quinzaine d’année. Elle signe ici un album où il est question d’amour, de sensualité, d’où cette dominante bleue présente tout au long des chansons. Deux moments forts que sont « From Paris With Love » écrite pendant le 1er confinement pour rendre un hommage poignant aux soignants, et « Sunset In The Blue » qui a donné son nom à l’album.
Bruce Springsteen « Letter To You » , ah la voilà l’Amérique que l’on aime, l’Amérique que j’aime. Le Boss, un mec droit dans ses bottes, resté lui-même depuis ses débuts, qui ne triche pas, qui pousse des coup de gueule quand il le faut, et qui nous a écrit une multitude de chansons inoubliables. 71 printemps au compteur, est toujours là debout.
Bruce Springsteen, je ne vous le présente pas, ce serait lui faire offense. Quoi qu’il en soit, moi je voterai bien Bruce Springsteen président si j’étais américain ………….. mais je ne suis pas américain. Si je devais répondre à la question « Qui est Bruce Springsteen ? » je dirai que ce seul titre « Point Blank » c’est lui. Cette chanson qui moi à chaque écoute me fend le coeur. Mais « Point Blank » (tiré de l’album « The River »), c’est bien loin.
Alors quid de Bruce Springsteen en 2020 ? C’est simple, il nous rappelle son E Street Band dare-dare pour enregistrer dans l’urgence en 5 jours un 20ème album, un « Letter To You« . Oui, Danny Federici (orgue, synthétiseur) n’est plus. Oui, Clarence Clemons (saxophone) n’est plus. Mais le E Street Band c’est toujours et encore Steve Van Zandt (guitare), Nils Lofgren (guitare), Roy Bittan (piano), Max Weinberg (batterie, père de Jay lui aussi batteur mais chez ………… Spliknot), Garry W. Tallent (basse), et madame Bruce Springsteen Patti Scialfa (chant, guitare). Et que c’est bon de les réentendre.
Ce « Letter To You » s’ouvre sur le délicat « One Minute You’re Here » comme s’il fallait pour le Boss faire le lien avec « Nebraska« , 40 ans après. Un 1er titre de l’album, qui en est peut-être le plus beau, le plus authentique. Une balade en mode guitare/voix, rien de plus mais d’une sincérité imparable.
Vient ensuite le moment où le boss rameute tout le monde dans la salle, et c’est parti pour onze morceaux rock comme le E Street Band sait les jouer, avec sa musicalité qui lui sied si bien. La part belle est ici faite aux guitares des sieurs Steve Van Zandt et Nils Lofgren, ainsi qu’aux claviers qui sont bien présents. Comme d’hab, le boss il nous narre des histoires comme seul lui sait si bien le faire, des histoires tristes, des histoires de vie, des histoires d’amour, de peur. Une façon comme une autre de nous parler, et de nous envoyer une « Lettre à Toi« .
En écoutant pour la première fois ce « Letter To You« , j’ai eu l’impression de faire un retour vers le futur de 40 ans, et d’y entendre une suite à « The River » (« The River » que je considère comme son meilleur). Cet 20ème album, c’est une ôde à la musique, un moyen pour Bruce Springsteen de dire Merci, Merci pour toutes ces années à oeuvrer pour le plaisir aux autres. Au final, je n’ai pas noté un titre plus faible qu’un autre, ils sont représentatifs de ce qu’est Bruce et le E Street Band aujourd’hui. Ces 12 nouvelles chansons me semblent tout à fait calibrées pour la scène, ça va bastonner dur dans les stades …………. enfin quand on pourra y retourner.
A 71 ans, le Boss sent bien que le bout du chemin n’est pas si loin, et qu’il est temps pour lui d’en profiter encore un peu, et de dire tout ce qu’il a encore à dire sur cette vie américaine.
Voilà, et j’en terminerai avec ceci, Phil Lynott chantait dans les 70’s « The Boys Are Back In Town« , et bien moi je dirai qu’avec ce 20ème album, Bruce pourrait chanter « The Boss Is Back In Town« .
On tient là, la belle surprise de cette fin d’année 2020. Ce « Letter To You » arrive à point nommé pour nous remettre un peu de baume au coeur.