On attaque la seconde journée tranquillement
l’avantage du Muscadeath c’est que la seconde et dernière journée ne débute qu’à 15h30. Nous qui nous sommes couchés à pas d’heure, c’est plutôt salvateur de se lever un peu plus tard et de profiter du soleil en début d’après-midi. Surtout au milieu des vignes.
Mais revenons à nos moutons, en plus de nos interviews prévues dans la journée, GOROD (nous aurons le privilège de discuter avec Julien « Nutz » Deyres, le Toulousain avec son T-Shirt de LEPROUS) et d’interviewer les vétérans de CARCASS (Bill Steer et le batteur Daniel Daniel Wilding).
Nous attaquons direct avec les jeunes loups d’ATROCIA des mecs originaires de Saint Nazaire que connait bien aussi le président du Muscadeath, Benoit Denis, que nous croisons plusieurs fois sur le Fest. C’est aussi ça un festival à taille humaine, l’ambiance est conviviale et on croise même les musiciens (guitariste de GOROD en tongues, Fred d’ACOD encore présent, la front woman d’ESCUELA GRIND).
Pour ATROCIA et son set d’une demi heure, la salle est déjà bien remplie et l’ambiance est au rendez-vous. Le groupe est bien en place, dégage une certaine énergie et affiche une belle maitrise. Le public ne s’y trompe pas et a répondu présent pour ce set.
IRON FLESH embraye le pas, l’ambiance sur scène est au rendez-vous entre signes occultes et pied de micro jonché de morceaux de squelettes humains tout est la pour nous mettre dans l’ambiance, même si la prestation du groupe est bonne, le Death tendance scandinave ici délivré est honnête avec ce chant un peu à la OBITUARY, mais passer après ATROCIA n’est pas des plus facile.
Arrive ensuite la curiosité de la journée avec le groupe américain ESCUELA GRIND , des plus atypique (deux hommes, deux femmes dont une vocaliste et une bassiste), avec au programme de l’ultra virulence entre Hardcore Punk, Grindcore, et Power Violence. La chanteuse petit bout de femme que l’on avait aperçue dans l’après midi au stand Merch du groupe, presque timide, est d’une tout autre envergure sur scène. Elle est survoltée et ultra énergique à sauter dans tous les sens, ça poutre sévère et cela confirme les dire de Sailor Moon , « In the name of grind, I’ll punish you », le public en redemande, pogo, circle pit, wall of death … le groupe ne fait assurément pas de la figuration. Une grosse claque là aussi, la musique du groupe est sans concession.
Pour des raisons techniques, nous ne pourrons malheureusement pas assister à SKELETHAL, mais la tâche n’a pas dû être simple pour le groupe de succéder à ESCUELA GRIND.
Nous revenons donc en course pour le show de BLOCKHEADS, groupe existant depuis plus de trente ans, mais quelle énergie ! La salle est vraiment comble, le groupe déchaîne une puissance phénoménale, entre Grind, Groove, c’est la guerre dans le pit, le chanteur n’hésite pas à sauter plusieurs fois dans la fosse. Quelle folie ! Il y a de fortes chances que leur renommée a du encore s’agrandir après une telle prestation.
C’est KRONOS qui a la lourde tâche de succéder à BLOCKHEADS. Pour rappel le groupe s’est reformé pour ses 20 ans après avoir été dissous en 2017. Ça joue vite et très bien il n’y a rien à redire et je pense que nous allons plus creuser ce groupe français en détail, mais il manque un je ne sais quoi et cela ne suffira pas à nous conquérir. Pour autant après discussions avec d’autres personnes, une grande partie du public a aimé leur prestation.
Voilà enfin un des moments attendus de cette soirée, GOROD que l’on ne présente plus, les Bordelais/Toulousain qui comme à leur habitude délivrent un set aux petits oignons, c’est carré, ça envoie du lourd, et empreint d’une technique absolument hors pair avec un chanteur très performant, un bassiste assez ahurissant (et quelle basse !), Benoit Claus, heureux d’être là assurément (ça se lit sur son visage), et un guitariste Mathieu Pascal, presque écœurant de technique, et qui a l’air de prendre vraiment du plaisir à nous balancer ses soli de fou. Entre vieux titres et compositions récentes issues du dernier album « The Orb », on prend carrément notre pied sur « We Are The Sun Gods » et son pont de toute beauté. Impossible de sortir indemne de ce set carré et magistral.
On a du mal à se dire que les groupes restants vont pouvoir donner plus tant le groupe à mis la barre haute.
BLOOD RED THRONE, groupe de Death Metal norvégien, prend le relais avec son nouveau vocaliste et c’est franchement une très belle surprise. Son Death Metal est plus lent, plus lourd aussi avec de très bonnes rythmiques qui font véritablement la différence et l’ensemble est suffisamment varié pour accrocher le public. C’est une très bonne prestation que nous délivre là BLOOD RED THRONE et personnellement j’ai là aussi bien envie de découvrir la discographie du groupe. Le fait marquant de ce set ? Cela reste incontestablement la tonte en live de la chevelure de leur bassiste qui nous l’avons appris au cours du set, démarrera malheureusement une chimiothérapie dès le lendemain car atteint d’une leucémie.
Enfin, c’est CARCASS qui clôture cette 21ème édition et franchement quel show ! Monumental, d’une puissance assez ahurissante, et emmené par un Jeff Walker (Tex… euh non rien) en pleine forme et un Daniel Wilding de feu et d’une précision chirurgicale. Bien évidemment Bill Steer et son homologue gratteux ne sont pas en reste et illuminent grandement le set des Anglais. Le combo puise dans leur longue discographie, passe par « Swansong », « Heartwork » ou bien par les albums plus récents que sont « Surgical Steel » et « Torn Arteries » (que nous avons soigneusement fait dédicacer lors de notre interview avec Bill et Daniel). CARCASS a clairement tout défoncé et a clairement tenu son rang de tête d’affiche. C’est donc vers 1h30-1h45 que se termine cette 21ème édition très réussie grâce non seulement à des groupes de qualité mais également grâce à une organisation très réussie (beaucoup de gentils bénévoles aussi – environ 70) et un timing respecté. Bravo à Benoit, Alexandre et à l’ensemble des personnes qui ont été derrière ce festival. Nous terminons un poil émoussés après ces deux jours de violence, de Metal Extrême, mais nous n’avons qu’une hâte : revenir l’année prochaine.
Fredouille et Harknoïa