De retour sur nos terres, après avoir fait un passage remarqué au Hellfest 2016, les américains d’Havok étaient de passage à Paris en ce samedi 29 avril à l’occasion de la sortie de leur dernier album « Conformicide » . Pour ce faire, les thrashers américains étaient accompagnés de trois groupes et non des moindres pour compléter cette affiche, à savoir : Les Bordelais de Gorod que l’on ne présente plus, ainsi que deux autres grosses pointures du thrash américain : Ex mortus et Warbringer. Objectif live vous propose un retour en écrit et en images sur cette soirée magistrale qui fut tout sauf ennuyeuse.
En retard pour cause d’embouteillages, notre équipe arrivera à la fin du show d’Ex-mortus, dommage pour nous car apparemment ça en valait le détour aux dires des spectateurs croisés ça et là à l’entrée du Petit Bain. Nous enchaînons donc directement sur les bordelais de Gorod.
GOROD :
Seul groupe français présent ce soir et acclamés comme des stars par le public parisien, les bordelais de Gorod font leur entrée sur l’excellent « State of secret », une manière bien à eux de donner le ton et d’annoncer la couleur d’un show qui va être explosif. Forts de la sortie de leur nouvel EP (Kiss the freak) aux sonorités très Thrashy , composé tout spécialement pour cette tournée, ces Messieurs de Gorod nous servent un set à leur image : décomplexé mais exemplaire à la fois : Il faudrait vraiment être difficile pour ne pas apprécier leur dextérité, la manière brillante avec lesquels sont exécutés les morceaux .
Comme à son habitude, Nuts le chanteur dont le bagout n’est plus à vanter, échange sur le ton de la franche plaisanterie avec le public , Barby le bassiste et ses deux comparses guitaristes semblent quant à eux s’amuser et se régaler dans cette joute musicale survitaminée. Gorod, qui a su se faire connaître et apprécier pour son Death-technique progressif si particulier, met encore ce soir la barre très haut dans le domaine de la qualité. On a beau les avoir vus de nombreuses fois, on ne se lasse jamais de leurs performances tant ils sont des virtuoses d’exception , c’est un pur bonheur !!!! Côté public, ça s’agite dans tous les sens dans la fosse, ça s’apparente même à de la furie sur certains morceaux comme les très efficaces et toujours appréciés : « Here die your gods » ou encore « programmers of decline » .
Même si le set durera un peu moins d’une heure, les bordelais vont piocher intelligemment dans leur repertoire pour ravir leurs fans. Cerise sur le gâteau, ils vont nous gratifier de deux titres issus de leur dernier EP. Alors, si vous voulez savoir mon avis sur le rendu de ces titres en live, c’est tout bonnement exceptionnel. Ça reste du Gorod, notamment dans les solis de Mathieu Pascal et de Nicolas Alberny , ceci dit les sonorités sont résolument Thrash, et ça c’est carrément inédit dans la discographie du groupe . Même si c’est déroutant sur le début, on s’immerge très facilement dans ces nouveaux titres que nous offre le combo bordelais. Le concert se conclue sur le très attendu « Disavow your god » qui a pour habitude de clore leurs concerts, c’est encore un sans faute pour ces Messieurs que l’on remercie pour ce grand moment musical, il est l’heure de passer la main à Warbringer.
Setlist Gorod :
State of Secret
Here Die Your Gods
Being a Jerk
Dig Into Yourself
The Call to Redemption
Birds of Sulphur
Programmers of Decline
Disavow Your God
WARBRINGER :
Venant de sortir un nouvel album, excellent au passage (Woe to vanquished), les américains de Warbringer, reviennent en force après trois ans d’absence en France, inutile de préciser à quel point le groupe était attendu du public parisien. Les deux premiers groupes présents ici ayant déjà fait monter de quelques degrés la température du Petit Bain, le thermomètre monte encore d’un cran lorsque les cinq musiciens font leur entrée avec un magistral « Silhouette » qui plante un décor résolument percutant. Autant l’annoncer : ça va être la guerre dans la fosse, à cet endroit même où ça en découdait sévère sur le set de Gorod, la bataille qui fait rage dans le public redouble d’intensité à l’instar du son qui nous est servi ce soir par les américains. Pour moi, qui ne connaissais le groupe que sur album, il s’agit d’une véritable claque !!! Pour vous donner une idée, ça me rappelle la toute première fois où j’ai assisté à un concert de Kreator, cette puissance, ce rythme tonitruant, cette patate de folie, et cette envie incontrôlable de se démonter la nuque à n’en plus pouvoir. Entre des titres comme « Remain Violent » ou encore le tonitruant « Combat shock » la déferlante Warbringer ne nous laisse pas beaucoup de temps mort.
Le public de son côté est très réceptif, ça dresse le point, ça headbang de tous les côtés, certains iront jusqu’à s’offrir quelques slams vertigineux . Le milieu du show nous gratifie d’une belle surprise, lorsque David Sanchez, chanteur du groupe Havok, vient prêter main forte aux gars de Warbringer sur « Hunter Seeker » Un moment d’anthologie qui restera marqué dans nos esprits.
Si je devais résumer en une expression ce spectacle offert par le combo américain , ce serait de « coup de massue », c’est exactement ce que j’ai ressenti durant ces cinquante minutes que je n’ai pas vu défiler. Une excellente découverte en live pour ma part, un show sans faille qui restera comme un de mes meilleurs concerts de cette première moitié d’année. Messieurs ! revenez très vite sur nos terres, on a vraiment hâte de vous revoir !
Setlist Warbringer :
Silhouettes
Woe to the Vanquished
Remain Violent
Shellfire
Prey for Death
Hunter-Seeker (feat David Sanchez)
Living in a Whirlwind
Combat Shock
Living Weapon
HAVOK :
Il est l’heure d’une pause bière bien méritée, après ce show très sportif. Nous attendons Havok de pied ferme, la tête d’affiche de cette soirée venant tout juste de sortir « Conformicide » que je qualifierais d’album incisif à l’efficacité redoutable, j’ai plus que hâte de voir ce que les titres de cette galette vont bien pouvoir donner sur la scène du Petit Bain.
Le groupe fait son entrée sur une intro musicale directement inspirée du Roman « 1984 » de George Orwell. Une intro qui fait son petit effet, et qui a au moins le mérite de poser la thématique de l’excellent « conformicide » dont le groupe est venu nous vanter les mérites ce soir. Le groupe attaque les hostilités avec deux titres qui me laissent bouche bée : « Point of no return » et « claiming certainly » , lesquels font preuve d’une telle justesse et d’une telle énergie qu’il est difficile de ne pas apprécier. Si certains doutaient encore ici de la qualité de la dernière galette du groupe, la preuve est faite en à peine dix minutes, qu’il s’agit une fois de plus d’un album riche, composé avec intelligence, et qui prend toute sa valeur en live.
Même si il devient difficile de trouver un mètre carré de libre à l’intérieur de la salle qui affiche complet ce soir, ça reste néanmoins du grand spectacle : ça joue vite et bien, c’est puissant sans assourdir, c’est technique mais sans chichi ni fioriture. Bref, ça va droit au but . Tout ce cocktail semble fonctionner à merveille sur le public qui continue à en découdre dans la fosse, on remarquera la même réceptivité de sa part que pour les groupes précédents.
Pour ma part, c’est le bassiste Nick Schendzielos (qui officie également dans Cephalic Carnage et Job for a cowboy) qui me fait la plus grosse impression, le musicien ne fait qu’un avec son instrument, son jeu est intuitif et précis à la fois, je suis tout simplement bluffée par son style. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste, d’ailleurs David Sanchez le leader charismatique du groupe nous régale, quant à lui, par son chant franc et vindicatif alliant puissance et cris arrachés savamment maîtrisés. Pour ne rien gâcher, ce dernier se montre très communicatif avec le public, il va même jusqu’à prendre la pause pour les courageux photographes posés dans le pit qui ne pouvaient rêver meilleur cadeau de la part du groupe.
Le combo enchaîne les morceaux avec brio tout en gardant une cadence infernale. Même si comme les autres groupes, Havok est presque à la fin d’une tournée de prés de 30 dates, les musiciens ne semblent jamais fatigués et ne montrent aucun signe de faiblesse durant leur set, bien au contraire. Ils semblent vraiment heureux de jouer et distiller leurs titres devant un tel parterre de fans. Nous aurons droit ça et là à « prepare for attack » ou encore « from the cradle to the grave » autant de titres attendus par le public qui feront de ce concert une réussite. Mention très bien donc pour Havok qui aura réussi sa mission ce soir en nous mettant en joie tout en nous prouvant que sa dernière galette est une petite merveille.
Setlist HAVOK :
Point of No Return
Claiming Certainty
Hang ‘Em High
Prepare for Attack
Fatal Intervention
No Amnesty
D.O.A.
Covering Fire
Ingsoc
From the Cradle to the Grave
Intention to Deceive
Give Me Liberty…or Give Me Death
Nous remercions Garmonbozia ainsi que le petit bain pour cette très belle affiche et cette soirée sans fausse note, on aurait aimé avoir un peu moins chaud, certes mais ceci n’est qu’un détail au regard des excellents moments de musique passés ce soir.