Ce vendredi 19 février, Les bordelais de Gorod avaient décidé de venir dispenser leur bon son aux Cuizines de Chelles, salle aussi conviviale que sympathique de la banlieue parisienne. Gorod pour celles et ceux qui ne les connaissent pas encore figure parmi les groupes les plus appréciés de la scène deathmetal technique actuelle, ayant acquis au fil des années et forts de leur cinq albums et de leur EP « Transcendence », une solide réputation internationale. Pour l’occasion ils étaient accompagnés de trois autres groupes : TANK, groupe de Seine et Marne de death mélodique toujours aussi bien inspiré, les Parisiens de Praetoria dont le thrash death très efficace aura été La découverte de la soirée et le groupe Master Crow qui a ouvert le bal des festivités en mettant l’ambiance d’entrée de jeu avec son deathcore bien en place.
Revenons donc à la tête d’affiche de la soirée, je veux parler bien évidemment de nos bordelais de Gorod, dont la musique à la fois profonde, hyper technique et progressive a su nous séduire au fil des années. D’ailleurs, leur dernier Opus « A Maze of Recycled Creeds » sorti en octobre 2015 peut se vanter de figurer dans le top dix de bon nombre de chroniqueurs de la presse métal, et c’est justement cet opus qui sera le mieux représenté dans le set qu’ils sont venus nous offrir ce soir. On peut en effet parler d’offrande au sens propre, tant cette heure et quart de concert qui s’annonce va se révéler au fil des titres être un véritable cadeau pour nos oreilles et aussi pour nos yeux.
Le groupe débute son show avec « Temple of the Art-God » morceau phare de leur dernier album, dès les premières secondes, le public est en osmose totale avec les musiciens, le son est d’ailleurs assez bien équilibré ce qui nous permet de profiter parfaitement des joutes guitaristiques de Mathieu Pascal et de Nicolas Alberny au milieu desquels, le bassiste Barby prend un véritable plaisir à nous offrir des plans groovy dont la technicité nous éberlue d’entrée de jeu. On peut le dire : Ce concert démarre sur les chapeaux de roue.
Côté chant, comme à son habitude, Julien Deyres (« Nuts » pour les intimes) officie dans un registre toujours aussi varié oscillant entre Growl classique teinté de « pig scream » et chant clair (Transcendence) sa performance tout au long du set sera parfaite et sans accroc, on appréciera entre deux titres entendre sa voix à l’accent chantant du sud-ouest nous raconter quelques anecdotes.
Ainsi, les titres du dernier album à l’instar de « celestial Nature » ou encore « The Mystic Triad of Atristry » sont parfaitement maîtrisés à la fois par le groupe et aussi par le public qui semble en connaître parfaitement les refrains, ce qui fait franchement plaisir aux musiciens de Gorod. Ces derniers nous le rendent bien d’ailleurs, leur plaisir de jouer est communicatif, c’est une foultitude d’émotions qui s’échappe à travers leur jeu.
Pour autant les titres des albums précédents ne sont pas mis de côté, évidemment le set que nous offrent les cinq compères de Gorod ne peut que nous ravir; comment d’ailleurs ne pas laisser crier sa joie lorsque ces cinq-là vous servent des morceaux comme « Programmers of a decline » ou encore « Here die your god » ? Morceaux ultra techniques dont les tappings à la guitare et aussi à la basse nous collent une claque magistrale. Et c’est d’ailleurs l’une des qualités majeures de ce groupe qui parvient par une maîtrise parfaite des instruments à nous émerveiller comme nul autre sans en faire des tonnes. Ces cinq-là sont bien la preuve qu’on peut conjuguer talent et humilité.
Hélas les meilleures choses ayant une fin, nous atteignons l’heure de concert qui est passée à une vitesse ahurissante quand « Nuts » demande au public s’il en veut encore, la réponse se fait sans attendre et c’est avec « transcendence » que Gorod viendra clore son show. Les fans ne pouvaient pas rêver plus belle offrande que ce morceau fleuve de 15 minutes qui figure sur l’EP du même nom. « Transcendence » résume un peu à lui seul la variété et la très belle complexité musicale du groupe, on se laisse tantôt à fermer les yeux sur le chant clair de « Nuts » en reprenant le refrain de ce titre magistral, tantôt à headbanger dans l’insouciance la plus totale tant ce morceau nous transporte sur une autre planète. On peut l’affirmer : « Transcendence » c’est transcendant !
En conclusion, inutile de répéter à quel point les cinq membres de Gorod nous ont impressionnés une fois de plus ce soir. Nous ne pouvons que les remercier pour ce show sans fausse note dont nous garderons, c’est certain, un souvenir impérissable. Après une telle overdose de bonheur musical, il va nous falloir un bon moment pour redescendre de notre petit nuage, avouons-le sans honte. Pour tout ça, nous vous disons Merci Gorod ! N’attendez pas trop longtemps avant de revenir aux Cuizines de Chelles, des moments comme vous nous avez offert ce soir sont précieux.
Setlist Gorod
- Intro : Air de l’Ordre
- Temple of the Art-God
- Here Die Your Gods
- Celestial Nature
- Harmony in Torture
- Inner Alchemy
- The Axe of God
- The Mystic Triad of Atristry
- Birds of Sulphur
- Programmers of Decline
- Disavow Your God
- Transcendence
Quelques liens pour aller plus loin :
http://www.thinkofanewkind.com
www.facebook.com/praetoriametal
www.facebook.com/mastercrowofficiel