Sorti ce 20 novembre 2015, après un EP très prometteur (« Chaos unleashed ») salué par la presse lors de sa sortie, le premier tant attendu album des parisiens de Corrosive Elements ne fait pas dans la dentelle. Croyez-moi cet album est la garantie de vous payer une bonne tranche de démontage de nuque durant les quelques 51 minutes qu’il vous offre. Détail non négligeable, pour cet album, il est important de préciser que les Corrosive Elements se sont offert les services du maître incontestable du death metal suédois, je veux parler de Sieur Dan Swanö himself qui en a assuré le mastering.
Dés le premier titre vous savez dans quoi vous avez mis vos oreilles : dans du Death Thrash and Roll Mesdames et Messieurs !!!! Et oui, c’est ainsi que le groupe lui-même décrit son style, avouons qu’il est difficile de coller une étiquette aux Corrosive tant leurs influences sont nombreuses et les registres dans lesquels ils officient sont variés : tantôt Groovy, tantôt death metal old school, parfois rock and roll, c’est avec tous ces ingrédients réunis qu’ils parviennent à vous séduire et à vous coller les refrains du très festif « Toxic waste blues » » ou de leur ode à Cthulhu « He dwells in the abyss » dans vos petites têtes.
D’ailleurs revenons sur ce titre phare de l’album « He dwells in the abyss » lequel, parallèlement à son allusion directe à l’œuvre d’HP Lovecraft que l’on retrouve également sur la pochette de l’album réalisée par l’artiste Anne Claire Planard, pourrait être à lui seul un bon résumé de ce qu’est la musique du groupe : Un chant deathmetal enragé et déterminé avec aux commandes un Brice Moreau parfaitement à l’aise dans son rôle de frontman, une basse omniprésente maniée avec technique et précision par le talentueux Lionel Gendre, des soli très techniques sans trop de fioritures, une rythmique à la fois soutenue et percutante, ça se passe comme ça sur « Toxic waste blues »
Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin, il serait dommage de faire l’impasse sur l’importance des textes et le soin porté par les membres du groupe à l’écriture de ces paroles qui sont prêtes à être reprises en chœur par un public survolté durant les concerts, c’est le cas pour « A premium carnage » qui en plus d’un numéro de haute voltige du duo basse/batterie s’immisce dans notre esprit sans que nous y opposions aucune résistance, on se retrouve ainsi à en fredonner les paroles presque sans s’en rendre compte, preuve indéniable que le groupe a atteint ici son objectif. « Burn the preachers » ou encore « Misanthropy » sont là pour corroborer cette importance du texte, les mots sont vindicatifs, la colère est perceptible ceci est d’autant plus agréable que la bande son colle parfaitement aux mots choisis par le groupe pour exprimer ses questionnements sur des sujets qui agitent l’actualité.
Pour conclure, ce premier album fait figure d’album presque parfait, il saura séduire tantôt les amateurs de thrash à la Annihilator tantôt les amateurs de death old school à la Entombed, grâce à son efficacité imparable. Ne cherchez pas à lutter, vous ne parviendrez pas à terminer votre écoute de cet album sans avoir envie de vous dandiner ou de secouer votre tête, c’est pratiquement impossible. « Toxic waste blues » est un très bon album de métal français dynamique et novateur comme on aimerait en découvrir plus souvent, les qualités instrumentales dont font preuves les membres du groupe y sont pour beaucoup, cependant le chant, et c’est mon seul bémol, est parfois gâché par un effet sonore d’un goût discutable qui a tendance à déshumaniser un peu la voix sur certains morceaux, mais ce n’est qu’un détail. Souhaitons donc que les Corrosive Elements ne s’arrêtent pas en si bon chemin et mettent toute l’ingéniosité dont ils ont su faire preuve ici pour nous proposer un second album avant dix ans.
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