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En 2021, Nina Attal enchantait nos journées, même les plus grises, avec son magistral 4ème album Pieces of Soul. Un road trip à lui tout seul. Il nous aura donc fallu attendre 4 ans, 4 longues années, pour voir son successeur enfin se faire jour. Quatre années où la belle interprète-guitariste-auteure-compositrice a distillé sa musique à qui voulait bien l’entendre, nous a fait revivre une musique à forte connotation fin 60’s. Je pense à son projet « Electric Ladyland » (un hommage 100% féminin à Jimmy Hendrix), projet toujours d’actualités en 2025.

2025 toujours, le Nina Attal nouveau est arrivé, il a pour nom Tales of a Guitar Woman, tout un programme… musical. Ma guitariste préférée a décidé de nous conter des histoires. Et là est bien le principal, car un album il ne vaut, il ne prend tout son sens, que s’il nous fait voyager au travers des mots, au travers des notes de musique, que s’il nous fait découvrir de nouveaux chemins. Impatient donc de découvrir ce que Nina a voulu nous raconter, avec quelle palette de couleurs elle a façonné son nouvel opus, le pinceau ici restant sa fidèle guitare. Quelle inspiration fut la sienne pour imager les treize chansons de son Tales of a Guitar Woman.

Avec Tales of a Guitar Woman, on ne change pas une équipe qui gagne. C’est un subtil mélange de soul, de blues, de folk, la guitare omniprésente (électrique, acoustique, dobro, et j’en passe). Même si cette fois-ci, je le note, il me semble que les solos sont moins présents, moins mis en avant. Un choix délibéré ? Sûrement. En maitre-d’oeuvre, on y retrouve Nina pour all the guitars, Mathieu Granoli à la batterie et à la production (une 1ère), Pierre Elgrishi à la basse, et pour les lyrics in english un Gunnar Ellwanger. Quand à l’artwork de cet album, que nous dit-il ? Il montre une Nina toujours en balade, une Nina plus pensive qu’à l’accoutumée, une Nina au regard qui s’en va chercher je ne sais quoi dans le lointain. Une chose est sûre, avec Tales of a Guitar Woman on est sûr de ne pas s’égarer, c’est 39′ de musique pas plus, pas moins, le juste ce qu’il faut pour nous emmener vers l’essentiel.

Backdoor, où une entrée en matière comme je les aime. Une porte dérobée, derrière laquelle se cache tout le talent de Nina. Le chainon parfait avec son prédécesseur Pieces of Soul, tous les ingrédients sont là, la voix, le jeu de guitare, le sens du rythme, la couleur musicale, et cette sonorité si reconnaissable, la marque de fabrique de Nina Attal.

Can’t Be Undone, une histoire, de l’écho, un tout pour une montée en puissance irréversible. Premier coup de cœur que ce titre. On souffle un peu avec l’étonnant The Sun is Rising. Guitare acoustique, ambiance chaleureuse, on est un peu dans l’Americana, me semble-t-il. Un titre que j’aurai pu voir interpréter par une Jewel ou encore une Heather Nova. S’ensuit Missed Something et ses cuivres qui me rappellent la Nina des débuts.

J’en rêvais, je l’espérais, et Nina l’a fait. Trois titres en français sur cet album, rien que ça. L’hiver, un conte tout en mélancolie, un conte tout en pastels musicalement, une guitare venant adoucir les mots. Petit bémol, il me faut l’avouer, je n’ai pas compris la finalité des mots. Nina, il me faudrait une explication de texte. J’y préfère de beaucoup le conte suivant Jimmy, une bien belle balade de Jimmy.

Avec One Way et sa touche de slide, c’est bien une invitation à la promenade dans les champs à laquelle on est convié. Chapeau de paille sur la tête, salopette élimée, et brin de blé à la bouche. Là encore, on est pas loin de l’Amérique, de l’Americana. Deuxième single que le très rythmé I Dance Through The Night. Après avoir dansé toute la nuit, il est temps de se poser, de souffler. C’est chose faite avec ce conte aux jolis arrangements de claviers, l’histoire de Suzy, Her Shadow.

Pas la peine, 3ème titre en français, joli duo avec Victor Mechanick. Texte inspirant, la nostalgie n’est pas loin, le petit moment de tendresse. Et nous voilà arrivé à ce que je considère comme le titre fort de l’album, sa poutre maitresse, le titre avec lequel toute la singularité de ce nouvel album se fait jour, Keep On Running. Je ne sais pas après quoi elle court Nina Attal, mais moi je sais que je cours après un titre tel que celui-ci. A qui me demanderait qui est Nina Attal, à qui me demanderait de définir sa musique, je lui répondrai « Ecoute ce Keep On Running, et tu auras tout compris ». Ce titre sera probablement un des temps forts des prochains concerts, enfin je l’espère. Ces moments où l’artiste fait corps avec sa musique, où l’artiste laisse glisser ses doigts sur le manche de sa guitare, où l’artiste s’en va, s’en va……

Stay Back, un conte enjolivé par des cuivres, le petit solo de guitare qui va avec, une Nina Attal période Wha. Toute bonne chose ayant une fin, il est temps de se dire au revoir. C’est Nina Attal seule en scène, guitare et harmonica en bandoulière, pour un Through The Window qui n’est pas sans me rappeler le temps du Nebraska de Bruce Springsteen. Osé de comparer Through The Window à un bout du Nebraska du Boss ? Peut-être, mais j’assume. C’est beau tout simplement.

Merci Nina pour cette nouvelle galette. Nina Attal, une artiste dont il vous faut absolument croiser le chemin… musical. Sa musique est sincère, touchante, une musique qui vous veut du bien. Et ce n’est pas ce Tales of a Guitar Woman qui me fera dire le contraire.

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