Retour sur le Fall of Summer (Jour 2)

Fall Of Summer 2016

Il fait toujours aussi beau que la veille sur la base de loisirs de Torcy en ce samedi 3 septembre, et la journée s’annonce chargée avec un programme aussi éclectique et varié que le vendredi, programme qui ne va pas nous laisser beaucoup de répit, mais c’est pour notre plus grand bonheur.

THE MONOLITH DEATHCULT:

J’étais vraiment impatiente de revoir ce groupe que j’avais eu la chance de découvrir à un festival belge il y a quelques années maintenant, leur prestation m’avait franchement impressionnée, en sera-t-il ainsi ici à Torcy ? Cela ne fait pratiquement aucun doute pour ma part.

Les hollandais effectuent une entrée en fanfare, avec, en guise d’intro, la chanson « Donald Where are Your Trousers » extraite de la B.O de Terminator , le chant est sombre à souhait. Ça a le mérite de poser le décor, les hollandais ne sont pas venus ici pour rigoler, que le spectacle commence !!!

Le groupe, pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, a la particularité de mélanger chant death avec bande sonore grandiloquante, teinté de samples-électro, le tout savamment saupoudré de guitares bien aiguisées. C’est ce style unique que cultivent les hollandais depuis plus de dix ans maintenant. Le public peu nombreux au début, certainement par méconnaissance du groupe, s’approche petit à petit pour se faire plus dense. L’audience semble vraiment apprécier, même si pour beaucoup il s’agit d’une première rencontre avec le groupe.

Fall Of Summer, pics by Objectif Live
Fall Of Summer, pics by Objectif Live

Ces messieurs de TMDC ont décidé de nous offrir un show incisif qui ne fait pas dans la dentelle, pour leur troisième venue en France, c’est un franc succès. On en aura pour preuve, les nombreux T-shirts arborés en cette journée et les albums achetés après le concert par les nouveaux fans du groupe.

De notre côté, nous aurons la chance de nous entretenir avec Michiel Dekker à l’issue de ce concert, le guitariste chanteur du groupe (ITW publiée le 30 septembre dernier)

Le set des hollandais bien qu’excellent nous paraît vraiment trop court, les ondes survoltées de « human wawe attack » resteront un moment dans nos têtes : c’est une certitude, The Monolith Deathcult fait partie des très bonnes surprises du festival, on espère vraiment que le groupe foule davantage le sol de notre pays dans les mois à venir.

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PHAZM :

Il fait un soleil de plomb en ce début d’après midi, c’est même difficile de trouver un coin d’ombre pour se rafraîchir, c’est donc dans une athmosphère caniculaire que nous nous dirigeons vers la Sanctuary pour assister à la prestation du groupe français PHAZM dont nous avons entendu le plus grand bien.

Toutes ces bonnes paroles ayant aiguisé ma curiosité, c’est donc en mode découverte que j’assiste à ce concert. Le groupe qui définit lui-même son style de black & Roll, fait une entrée sur scène aussi remarquée que fracassante, le ton est donné : C’est brutal, mais carré, Bruyant, véloce et très bien rythmé . Le son cependant subit quelques défauts, les balances ne sont pas très propres, ce qui nous empêche d’apprécier tous les instruments à leur juste valeur, c’est vraiment le gros point noir de ce concert. Heureusement que la très bonne prestation du groupe est là pour nous faire oublier ce petit défaut. Le chant black-death de Pierrick impressionne par sa profondeur et sa puissance. La setlist sera principalement composée de morceaux de leur dernier album «  Scornful of icons » une manière fort agréable de le faire découvrir aux novices comme moi. Point phare du concert avec Le poignant hommage de Pierrick à son père avec le morceau « Never to return » une interprétation très émouvante qui raisonnera longtemps dans nos têtes.

Phazm

Le groupe nous interpelle vraiment et ce à plus d’un titre : des morceaux variés et péchus, de la technicité avec des solis envoûtants le tout interprété par des gars simples qui n’ont absolument pas la grosse tête et qui se plaisent à discuter avec le public entre deux morceaux. Le dernier morceau arrive déjà et quel morceau !!!! Il s’agit du titre « White so blue » dédicacé à Mika Bleu, figure incontournable du métal français que nous connaissions tous de prés ou de loin et qui nous a tragiquement quitté en aôut. L’émotion est palbable des deux côtés, décidément ces Messieurs de PHAZM savent faire parler leurs émotions et nous en donner par la même occasion ! Voilà donc encore une très bonne découverte, nous remercions Jessica Rozanes et le Fall of summer d’avoir ajouté PHAZM à sa programmation. On a bien hâte de revoir le combo français prés de chez nous.

Phazm

MEMORIAM :

Memoriam

Memoriam, ce nom ne vous dit sans doute rien, normal il s’agit d’un groupe tout neuf formé en janvier 2016 par des membres de Benediction et Bolt Thrower, deux groupes phares de la scène death des années 90 : Old school sera donc le maître mot de leur prestation !!!!

D’ailleurs, le groupe n’ayant que trois titres à son actif, ces messieurs vont piocher à tour de rôle dans les discographies de leurs groupes respectifs, franchement nous ne nous en plaindrons pas, bien au contraire.

Karl Willetts monte sur scène en même temps que le reste du groupe, le soleil est à son zénith, le show promet d’être chaud. Mais avant de s’attaquer aux compositions originales de Memoriam, les gars décident de nous servir des morceaux de Bolth thrower que les fans reconnaîtront de suite, il s’agit de « Spearhead » et « Powder burns ». Leur rendu sur scène est d’ailleurs assez épatant, on se croirait revenu 25 ans en arrière.

S’ensuivront les nouvelles compositions du groupe, efficaces et bien cadencées au possible, dommage qu’elles soient en nombre si faible et que le combo n’ait pas eu le temps de nous proposer un album avant sa venue ici. La découverte n’en est finalement que meilleure, même si nous devrons patienter un peu avant d’avoir droit à un set entier de Memoriam jouant du Memoriam.

Memoriam

Ces Messieurs semblent se plaire à Torcy, et la foule présente ici semble vraiment apprécier de revoir les légendes du death metal. Le travail qui est mis en œuvre par les musiciens et le chanteur est impressionnant de justesse, même si on pourra reprocher au guitariste et au bassiste d’être un brin statiques et de nous donner l’impression de manquer d’entrain, ce n’est qu’une impression, soyez en rassurés !

Karl Willets et ses acolytes auront su nous séduire, et c’est ça qui compte, en nous ayant mis l’eau à la bouche et donné l’envie de découvrir prochainement d’autres compositions originales. C’était, en tout cas, une très bonne idée de les ajouter à la programmation de cette édition 2016. Nous attendons maintenant la suite de l’aventure Memoriam.

 

EXCITER :

Pour beaucoup d’entre nous, voir EXCITER au fall of summer sera une grande première, en effet le groupe canadien ne s’était plus produit chez nous depuis 1985 soit plus de 30 ans. Les fans des débuts avaient donc fait le déplacement spécialement pour les voir. C’est en plus la formation originale du combo qui nous fait l’honneur d’être à Torcy en ce samedi ensoleillé.

La bonne ambiance est d’emblée de mise grâce notamment à un Dan Beehler toujours d’attaque même si sa voix lui fait défaut sur certains passages, Le chanteur-batteur et leader du groupe communique avec beaucoup d’humour , ce qui fait oublier au public ses faiblesses vocales.

Fall Of Summer, pics by Objectif Live
Fall Of Summer, pics by Objectif Live

Les fans sont bel et bien présents, les paroles et les refrains sont souvent repris en chœur par un public qui semble en connaître les moindres détails, cela a vraiment l’air d’émouvoir les membres du groupe qui nous le rendent en retour.

Côté instruments : on assiste à un jeu de scène aussi efficace que décomplexé rondement mené par John Ricci à la guitare et Allan James Johnson à la basse, les deux compères prennent un réel plaisir à jouer et à faire le show, ce plaisir est communicatif. Il est à l’image de la bonne humeur qui règne ici. Sans être une grande fan du groupe, je me suis laissée porter sans aucune résistance par l’esprit de bonne camaraderie qui émanait de ce show, ça faisait franchement plaisir d’être là au milieu des slammers de toutes les générations. C’est le genre de concert qui prouve à quel point le métal tout style confondu peut être fédérateur.

Fall Of Summer, pics by Objectif Live
Fall Of Summer, pics by Objectif Live

Une fois le spectacle terminé, nous aurons droit à un rappel, les canadiens ne se feront pas priés pour revenir nous desservir un majestueux « under attack » qui bouclera la boucle en toute beauté. Le trio canadien aura réussi sa mission en nous offrant un pur moment de bonheur et de partage ici, Merci à vous trois Messieurs pour ce grand moment de Fun !

UNLEASHED:

Après le show très enjoué d’Exciter ce ne sont pas moins que les suédois du groupe Unleashed qui se préparent à faire leur entrée sur la Sanctuary, il est presque 20 heures le soleil tape enfin un peu moins, toutes les conditions sont donc réunies pour assister à un concert. En guise d’intro, Johnny Hedlund nous demande si nous voulons un peu de death metal suédois, le public répond par un oui franc et massif.

Figure incontournable du death metal suédois, Unleashed nous embarque d’emblée et sans demi mesure dans ce qu’ils savent faire de mieux : du death-metal aux accents vikings sur fond de mythologie scandinave, le tout balancé sur des guitares aux riffs acérés, ce que les suédois nous offrent en terme de son est très riche en intensité.

Unleashed

Johnny Hedlund perpétue la tradition nordique en trinquant dans sa corne à notre santé, certains fans du premier rang lui rendent la pareille en trinquant avec leurs verres de bières, nous sommes bien dans un festival métal !

Concernant les titres qui nous sont servis en cette fin de journée, on notera beaucoup de titres des deux derniers albums, néanmoins des titres comme « To Miklagard » sauront fédérer fans récents et fans de la première heure.

Comme a leur habitude, les gars d’unleashed ont assuré le show, en nous offrant un spectacle de qualité rondement mené, l’échange avec le public et la bonne humeur façon viking était encore de mise ici à Torcy, un concert dont on se souviendra comme un des plus festif de cette édition.

Unleashed

 

 

GOBLIN :

Le fall of summer nous avait étonné hier avec Oranssi Pazuzu qui sortait manifestement du lot et de la programmation que l’on attend à un festival de métal, il en va de même en ce samedi, avec la venue de Goblin.

Résolument hors norme et n’étant pas un groupe de métal au sens où on l’entend, on pouvait se demander ce que Claudio Simonetti et ses musiciens avaient à faire ici, malgré tout le compositeur italien de musiques de films était attendu comme le messie sur la Blackwater stage.

Claudio simonetti's Goblin

Compositeur fétiche des bandes son des films de Dario Argento et George Romero, Claudio Simonetti sera accompagné d’un batteur et d’un guitariste. Le tout accompagné en arrière plan d’un écran de cinéma diffusant les extraits des films des metteurs en scène italiens cités précédemment. Proposer un concert sur le thème des films d’horreur des années 70-80 , voici le pari risqué auquel s’est attaqué le Festival ce soir. Pari gagné, car au final, la foule se fait très dense et même si beaucoup ont pris place assis dans l’herbe, cela ne les empêchent pas d’apprécier cette sorte de cinéma en plein air à sa juste valeur.

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Le spectacle auquel nous assistons est tellement riche en intensité qu’il est difficile de le décrire et d’en donner des qualificatifs qui seraient à mon humble avis bien en deçà de la magie que nous envoient les italiens. A l’instar d’Oranssi Pazuzu la veille, c’est le mot hypnothique qui me vient à l’esprit et qui décrirait le mieux l’ambiance hors norme de ce concert.

Sans être une grande spécialiste de la discographie de Goblin, mais néanmoins fervente des films d’horreur de cette période, c’est avec un plaisir non dissimulé que je découvre des extraits des albums « il fantastico viaggio » et « Roller ». L’essentiel de la setlist est cependant composé de B.O de films tel que « Demons » ou « Suspiria ». Le clavier de Claudio Simonetti marié à ce son de guitare très prog séduit immédiatement le public. Les musisiens sourires aux oreilles ont l’air plus que surpris de voir un public de métaleux ainsi conquis par leur prestration. Du métal aux films d’horreur il n’y a qu’un pas, la preuve en est ce soir.

Claudio simonetti's Goblin

Le show va se poursuivre sur un « Aquaman » qui saura ravir ces Messieurs du public, grâce à la présence sur scène d’une danseuse orientale effectuant un strip tease, certains qui étaient assis dans l’herbe, se dépecheront de rallier les premiers rangs pour se délécter de l’effeuillage de la jeune femme.

Que dire de ce spectacle ? Si ce n’est qu’il est certainement le meilleur que le fall of summer aura pu nous offir à mon sens sur le plan de l’émotion et de la qualité. Le pari était osé, les italiens l’ont relevé haut la main. Ce show ne comportait aucun défaut, d’ailleurs nous avons bien hâte de les revoir par chez nous.

SHINING :

Le festival touche à sa fin, la nuit est à présent bien installée, nous descendons vers la Sanctuary pour assister au concert de Shining, ou plutôt de Niklas Kvarforth (fondateur et compositeur du groupe depuis 1996, Niklas avait 13 ans quand il a écrit ses premiers morceaux)

Le fils maudit de la scène métal est donc venu ici pour célébrer ses vingt années de carrière, et oui vingt ans déjà. Connu pour ses frasques, son comportement plus que discutable avec la presse et avec les fans, ses scarifications sur scène et son goût immodéré pour les substances illicites et le Jack Daniels, Niklas fait son entrée bouteille de Jack dans une main, micro dans l’une. Pour avoir assisté à plusieurs reprises à ses concerts, ce soir encore il arbore cet air arrogant et provocateur qui a fait sa réputation dans le milieu. Niklas Kvarforth fait en effet partie des personnalités de l’excés, ce genre de type que l’on adore ou que l’on déteste, pas de juste milieu.

Shining nous promettait un pot pourri retraçant sa carrière, les choses ne prendront pourtant pas la tournure que l’on attendait car l’accent sera mis sur les derniers albums sans vraiment remonter plus loin que le fabuleux album III Angst. Ce sera une grosse déception pour ma part et pour bon nombre des fans de la première heure qui s’attendaient à un show qui remonte aux vraies racines de Shining.

Ceci dit, le show n’en est pas moins désagréable pour autant mais de mon côté, je préférais le Niklas d’il y a 10 ans, dans sa créativité notamment, j’adhère beaucoup moins à ce que fait Shining depuis le VIII et le IX. Pour autant, certains des titres qui nous sont proposés arrivent réellement à nous faire vibrer à l’instar du très langoureux « Låt oss ta allt från varandra » ponctué par la voix tantôt suave tantôt éraillé de Niklas.

On s’attendait à mieux, le show étant à mon goût trop ponctué de titres récents faisant l’impasse sur des albums cultes comme IV the Erie cold, zappant totalement les deux premiers et mettant beaucoup plus en avant et de manière un peu commerciale les VIII et IX, dommage car c’est bien loin d’être ce que le groupe a fait de mieux. Une prestation en demi teinte pour ma part. Shining m’avait tellement offert plus d’émotions par le passé que je préfère me remémorer ses concerts précédents. Cette prestation de ce soir me laissera un sensation de bâclée avec l’impression que Shining serait presque devenu un groupe à minettes.

Setlist SHINING

Vilja & Dröm

Framtidsutsikter

Människotankens vägglösa rum

Människa o’avskyvärda människa

Ohm (Sommar med Siv) (Seigmen cover)

Submit to Self-Destruction

Låt oss ta allt från varandra

Han som hatar människan

For the God Below

TANKARD:

Quoi de mieux que nos voisins allemands de TANKARD pour ponctuer en beauté ce troisième Fall of summer ? Connus pour leur passion de la bière , leur bonhommie et leur décontraction, c’est tout naturellement le cœur gai et plein d’entrain que nous tentons de nous faire une bonne place dans les premiers rangs parmi une foule très dense , car nous ne voulons pas en rater une miette.

L’ambiance est à son comble, le public fatigué mais heureux se laisse volontiers aller aux pogos, ça headbangue de tous les côtés, jeunes et plus âgés se donnent le bras, tapent dans les mains et scandent tous en chœur les refrains rendant hommage à la fête et à la beuverie que les thrashers allemands sont venus nous intérpréter ce soir.

Tankard

Les allemands, malgré leur plus de 30 ans de carrière, ne font pas défaut à leur forme légendaire, ils sont en grande forme et animé d’une envie manifeste de nous faire plaisir en se faisant plaisir, ça se ressent tellement, que le chanteur Andreas Geremia n’hésite pas à danser et à taper sur son ventre avec son micro pour manifester sa joie d’être là.

Quant aux titres qui nous sont servis ici, même si on ne les connait pas par cœur, on a vite fait de s’approprier les refrains c’est le cas sur « Rules for Fool » , l’incontournable « rest in beer » ou encore « a girl called Cerveza ». Quelle ambiance explosive ! et quelle communion avec le public ! nous assistons à quelque chose d’unique, ce genre de concert qui reste gravé longtemps dans vos mémoires des années après.

Le show délivré par les allemands, fut sans aucun doute un des meilleur et des plus délirant de cette troisième édition du fall of summer, pour un peu on aurait pu penser que le spectacle ne s’arrêtreait jamais. Mais le timing c’est le timing, et d’ailleurs le frontman du groupe nous le fait remarquer avec tout l’humour qui le caractérise, avant de nous offir un moment de liesse général sur le dernier titre « Empty ». Un concert décontracté et dans la bonne humeur la plus complète, qui colle parfaitement à l’image de ce Fall of summer.

Tankard

Setlist :

Zombie Attack

The Morning After

Rapid Fire

Rules for Fools

Rest In Beer

MetaltoMetal

Not One Day Dead (But One Day Mad)

Chemical Invasion

A Girl Called Cerveza

Rectifier

(Empty) Tankard

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Le Fall of Summer, troisiéme édition du nom se termine dans l’allégresse, les visages croisés à la sortie du festival témoignent bel et bien du succés de cette édition. Tout le monde semble unanime sur la qualité des prestations délivrées sur ces deux jours. Chacun a su trouver son bonheur dans cette programmation éclectique. De notre côté, nous tenions à remercier toutes les personnes ayant contribuer de prés ou de loin à la réussite de ce festival. Rendez-vous pris l’année prochaine au même endroit.

Nous vous proposons pour terminer, un florilège tout en photographie des autres concerts du Festival :

Skepticism
Skepticism
Skepticism
Skepticism
Skepticism
Skepticism
Satyricon
Satyricon

 

Satyricon
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Nifelheim
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Nifelheim
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