Slave One, cela ne vous dit peut être rien … Et bien ce fut le cas pour moi jusqu’à ce qu’un très bon ami (qui se reconnaîtra) me glisse leur album « Disclosed Dioptric Principles » dans le creux de l’oreille. C’est donc sur cet album de sept titres que j’ai décidé de m’arrêter aujourd’hui, espérant à mon tour vous donner l’envie de vous y attarder car leur musique le mérite à plus d’un titre.
Avant de décortiquer l’album plus en détail, revenons sur le groupe : Slave one est une formation du centre de la France qui est née en 2009. Composée actuellement de Nicolas Pétré au chant, de Benoît Liandet et Nicolas Salin aux guitares, du bassiste William Salin, et du batteur Sébastien Salin. Le groupe a déjà a son actif une démo intitulée « Vermin » sortie en 2009 et d’un EP « Cold Obscurantist light » sorti en 2011. Après sept ans de travail acharné, ces messieurs ont accouché de leur premier album en mars 2016. Avec des influences allant du death metal old school comme Morbid Angel ou Death en passant par des influences plus progressives telles que Atheist, Obscura ou encore Gorod, c’est un travail très abouti que le quintet a décidé de nous proposer, si vous aimez les mélodies tortueuses, les solis alambiqués, les breaks complétement inattendus, il est fort à parier que cet album risque de vous plaire.
Et si nous entrions dans le vif du sujet ? Je ne sais pas pourquoi mais quand j’ai débuté l’écoute de cet album , je m’attendais à quelque chose de brut de décoffrage, à du death technique bourré de testostérone à l’instar de groupes comme « the faceless » ou encore « Archspire » mais le premier titre « Deus Otiosus » est venu me prouver le contraire en m’offrant une surprise de taille avec son introduction aux parfums typiquement indiens ayant pour toile de fond une envoûtante voix de femme au chant oriental totalement hypnotique. Passée cette très bonne surprise offerte par l’introduction, se profile un son plus typé death technique : on s’attardera sur la voix gutturale à souhait, tout en puissance et en profondeur, laquelle vient parfaitement s’entrelacer au décor plein de mystères planté par le groupe. Cette trame orientale se retrouvera d’ailleurs sur d’autres titres comme « For Shiva whispered the universe » ou encore « Degenesis » là où marier des sons atypiques à du death métal était un pari risqué, les Slave One le relève avec brio , ces titres là sont particulièrement réussis et pour peu pour que vous insistiez, ils vont vite vous rester en tête.
En plus de réussir parfaitement le mariage de sonorités orientalisantes au Death metal, Slave one nous assomme et nous éberlue par sa technicité. Je fus moi-même bluffée à la première écoute de cet album, ayant beaucoup de mal à croire que des non-professionnels étaient capables d’un tel niveau d’exécution et de créativité : la rythmique est carrée, et absolument pas approximative, les solis de guitare sont ingénieux et sans trop de fioritues, vous savez ce genre de fioritures qui vous en met plein la vue et qui rend le morceau tellement long et imbuvable que vous avez du mal à vous souvenir de son début. Il n’en est rien ici, tout est savamment pensé pour que chaque instrument garde une juste mesure sans prendre le pas sur l’autre. Au final on arrive à une belle harmonie, j’en veux pour preuve le morceau fleuve de onze minutes intitulé « Liquid Transcendental Echoes » qui résume assez bien ce dont ces Messieurs de Slave one sont capables en la matière. On entre dedans avec facilité et on en ressort totalement ébloui et pas du tout du lassé de ces onze minutes.
Vous aurez sans doute remarqué mon enthousiame sans retenue au sujet de ce premier album, bien difficile pour moi en effet, que d’y trouver des défauts. J’aurais cependant tendance à mettre un léger bémol au niveau du chant, lequel malgré sa bonne facture, lasse quelque peu en se montrant trop monocorde sur certains morceaux, c’est certainement une volonté du groupe et de son chanteur, mais on aurait apprécier plus de variations voire des passages en chant clair qui auraient mieux accompagné les breaks à la Cynic dont je me suis délécté. Mais ce n’est qu’un détail, et puis le chant c’est un instrument comme un autre qui se travaille. Celui de Nicolas est bon, il maîtrise parfaitement la technique pas du tout aisée du chant guttural, un peu plus d’entrain sur le prochain album et ce sera parfait.
Pour conclure, je ne saurais que trop vous conseiller d’écouter et de faire l’acquisition de cet album. Je ne suis pas fan des comparaisons, mais pour une fois je serais tentée de dire que Slave one nous offre un métal technique de qualité similaire à Gorod ou Obscura ou encore Necrophagist, alors si ces groupes là vous parlent et que vous souhaitez découvrir quelque chose qui y ressemble avec en prime une immersion bien sympathique dans les subtilités de l’ extrême orient, ne boudez pas cette invitation à un très beau voyage musical. Ne vous laissez surtout pas rebuter par l’étiquette « métal technique progressif » car la musique des Slave One est très accessible, bourrée de feeling , je suis prête à parier qu’elle saura vous transcender. Ce premier album est une belle réussite, souhaitons qu’il soit le premier d’une longue série. Il fait en tout cas bien plaisir à la scène française en nous prouvant qu’il n’y a pas qu’en Allemagne ou au Québec qu’on sait faire du death technique de qualité, en France aussi !!! Et nous, à Objectif live, ça nous fait vraiment plaisir de constater que la créativité et le talent sont bien présents dans l’héxagone.
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