Corrosive Elements - Cut the serpent's head -

Nous vous avions annoncé sa sortie dans la semaine, il est l’heure, au jour de sa sortie de revenir sur le dernier album de nos amis de Corrosive Elements.

Ils étaient en sommeil depuis la sortie de leur album magistral « Toxic Waste blues » sorti en 2015 ( Déjà !!!), revoici sorti d’outre tombe, le combo parisien de retour en cette fin novembre avec un nouvel Opus « Cut the serpent’s head« . Corrosive Elements, si vous ne les connaissez pas, c’est un groupe de métal parisien, actif depuis 2005 et dont le line up n’a eu de cesse d’évoluer au fil du temps et dont le style n’a jamais cessé de s’enrichir au fil des années pour aboutir sur une musique originale et unique. Purement inclassables à mon sens, ce serait trop réducteur que de leur attribuer telle ou telle étiquette musicale tant leur style est varié : on y retrouve une base death metal old school mais pas que. Corrosive Elements c’est thrash, c’est groovy, parfois très technique dans les passages de basses et de guitares, ils se définissent eux même comme un groupe Death thrash and Roll , je valide cette définition à 200%

Côté palmarès, ils ne sont pas reste, ayant eu l’honneur de partager des affiches avec de grands noms de la scène métal internationale comme Darkane, Death angels ou Loudbalst, et cerise sur le gâteau, ils ont participé au Hellfest en juin 2016 l’année de la consécration pour le groupe. On espère que l’année 2025, leur apporte autant de succès.

Alors que dire de cette nouvelle galette ? Personnellement je suis curieuse, intriguée, un tantinet inquiète de la découvrir : Comment faire mieux que Toxic waste Blues ( Leur précédent album ) et comment remplacer l’exceptionnel Lionel Gendre l’ancien Bassiste du Groupe (qui a quitté le groupe en 2015) ? Telle est la question et et le double challenge à relever pour le groupe avec ce nouvel Opus …

L’entrée en matière ne fait pas dans la dentelle avec en guise d’ouverture « Conquering the Divine » qui annonce un album apparemment plus extrême encore que l’album précédent, Brice Moreau semble avoir abordé son chant d’une manière plus affirmée, que sur Toxic waste blues, j’avais noté dans ma chronique de l’époque (à lire sur objectif live Corrosive Elements (« Toxic Waste Blues »)) qu’il y avait trop d’effets sur la voix, ce qui lui donnait un côté robotique voire aseptisé. Ce n’est plus du tout le cas sur le nouvel album, c’est donc pour moi une excellente surprise que d’entendre Brice chanter comme il sait si bien le faire avec le coffre et la testostérone dévouée à cette noble cause qu’est le death metal. Première bonne surprise, premier bon point pour le groupe, que je salue déjà pour cette petite prouesse. Musicalement, c’est un brin plus agressif qu’à l’accoutumée, mais pour autant, on retrouve l’esprit Corrosive Elements, ce côté old school, cette façon de groover qui leur est propre, notamment grâce à un duo Basse/batterie bien rodé et à des guitares qui rappellent le death métal suédois des années 90, on notera au passage le talent de Yves Pene et de Tarik Usciati, les deux guitaristes qui sont au meilleur de leur art sur ce retour en force.

Plus j’avance dans l’écoute de l’album, plus j’avance vers les bonnes et les très bonnes surprises, ce deuxiéme LP semble encore plus fin et plus abouti que son prédécesseur, il est aussi beaucoup plus incisif et hargneux. La thématique de l’album y est sans doute pour quelque chose, et on sent bien la hargne et la vindicte affolante déversée par le chant de Brice Moreau qui se fond à merveille au tempo rapide et aux riffs de guitares qui vont jusqu’à faire frissonner nos oreilles. C’est précis, puissant, révolté, ça nous prend jusqu’aux entrailles, cette puissance nous donne une inéluctable envie de secouer la tête notamment sur les titres « cut the serpents head » « facistalism« , lesquels sont de réels coups de cœur en ce qui me concerne, des riffs entraînants, un refrain qui reste en tête , c’est percutant et accrocheur , ça match clairement !!! les morceaux s’enchaînent à merveille, on ne s’ennuie jamais !

la dynamique est parfaite, chaque morceau est comme un élément clé du puzzle.

Les textes ne sont pas en reste, le groupe aborde des thématiques profondes, collant à notre actualité et à notre monde en plein déclin, l’hégémonie des religions et ses côtés pervers, la politique corrompue à souhait, nos sociétés modernes à la dérive, la montée des injustices sociales. C’est parfois froid, cynique, glacial, engagé si on tend bien l’oreille, et que l’on comprend les allusions qui sont faites et les parallèles intéressants qui collent à notre ère actuelle.

Corrosive Elements a réellement su se réinventer avec une grande intelligence et énormément de brio sur ce nouvel album, en gardant cette sauce qui lui est propre, composée des mêmes ingrédients, un tantinet plus épicée, relevée à souhait, pimentée de riffs acerbes et aiguisés, de fioritures savamment dispersées qui en font un de mes meilleurs albums de cette fin d’année 2024. Tout vient à point à qui sait attendre, je pense que cette devise vaut pour cette galette que le groupe a pris le temps de nous concocter. ça valait bien la peine d’attendre, le groupe s’est bonifié comme le bon vin pour nous apporter en guise de breuvage divin un travail précis, soigné et minutieux. « Cut the serpent’s head » est un album plus mature et parfaitement réalisé dans sa structure et dans sa composition, on sent le travail acharné derrière cette réalisation que le groupe a pris soin de peaufiner jusqu’à faire un sans faute.

Objectivement, je ne parviens pas vraiment à trouver de point négatif tant l’écoute de cette galette m’a rendu enthousiaste, beaucoup ont comparé Corrosive Elements aux pointures du métal Suédois des années 90 ou à quelques pionniers du thrash, je ne les comparerai à personne car je les trouve tout bonnement incomparables et inclassables.

Je voulais saluer l’ensemble des membres pour ce travail d’équipe à l’ancienne parfaitement abouti avec une mention spéciale pour Brice (Chant) que j’ai vraiment pris plaisir a écouter et dont l’évolution vocalement parlant, me laisse admirative. Autre mention spéciale au bassiste qui a su assurer la relève, ce n’était pas chose aisée d’être aussi bon musicien que Lionel Gendre, Mission accomplie Haut la main pour Thomas Humbert, j’ai été bluffée par la précision de son jeu et son sens du rythme.

L’album est sorti aujourd’hui n’hésitez pas en faire l’acquisition, vous ne serez certainement pas déçus par ce nouvel Opus qui fait vraiment honneur à la scène métal française un vrai bonheur à offrir ou à vous offrir en cette période trés proche des fêtes de fin d’année.

Liste des titres

01. Conquering the Divine

02. Ignorance is no Longer Bliss

03. So Long Sucker

04. The Unseen

05. An American Hero

06. Cut the Serpent’s Head

07. Enter the Final State

08. The Right to Remain Poor

09. Among the Casualties

10. Fascistalism

Line UP :