Dans le Part 1., nous avons arpenté les scènes du monde, il est temps maintenant d’aller faire un petit tour en studio, et voir ce que nous ont concocté certains de nos artistes préférés.
OZZY OSBOURNE « Ordinary Man » – On démarre sur les chapeaux de roues avec le Mad Man, un papy metalleux de 72 ans tout de même, dont un des leitmotiv n’est autre que de nous dire « I can’t fuckin’ hear you ». Je passe de suite sur sa carrière au sein de BLACK SABBATH, là n’est point le propos, intéressons-nous plutôt à sa carrière solo. Arrivé au bout du truc avec le Sabbath, et un dernier album « Never Say Die! » (1978) qui n’a pas marqué les esprits, le madman s’en va vivre une nouvelle expérience en solo. 1980, entouré du jeune prodige Randy Rhoads (ex QUIET RIOT) à la guitare, de Lee Kerslake (ex URIAH HEEP) à la batterie, de Bob Daisley (ex MUNGO JERRY, RAINBOW, …) à la basse, et de Don Airey (ex COLLOSSEUM II, RAINBOW, …) aux claviers, Ozzy Osbourne débarque avec un excellent 1er album « Blizzard of Ozz ». On y retrouve tout l’univers déjanté, satanique du bonhomme, Randy Rhoads y éclabousse de son talent les 9 titres et 40’ de ce « Blizzard of Ozz ». « Crazy Train » et « Mr. Crowley » sont eux deux titres annonciateurs d’une bien belle carrière. S’ensuit un an après le « Diary of a Madman » tout aussi excellent, réalisé avec les mêmes musiciens, il s’en vendra lui quelques millions de copies. Malheureusement, cet album sera la dernière contribution du guitariste Randy Rhoads, qui disparaîtra de façon tragique dans un accident d’avion. Avec « Diary of a Madman », Ozzy Osbourne franchit une nouvelle étape, et devient un incontournable du hard-rock de l’époque. Dans ce 2ème opus, produit par les deux compères Ozzy & Randy, « Over The Mountain » ouvre les hostilités, bien secondé par un « Flying High Again », ou encore un excellent « Believer ».
Remis de la tragédie qui a frappé son guitariste, Ozzy Osbourne se met en quête d’une nouvelle gâchette de la six cordes, l’heureux élu sera Jack E. Lee. Ensemble ils vont donner naissance à ce qui sera peut-être le meilleur album d’Ozzy, à savoir « Bark at the Moon », il vient clore la trilogie, 3 ans, 3 albums. Le single du même nom « Bark At The Moon (Live 83) » sera lui amplement diffusé sur le MTV de l’époque.
Exit Jack E. Lee, et bienvenue à Zakk Wylde, celui qui est encore à ce jour toujours son guitariste (même s’il y eut l’intérim Gus G pendant l’escapade du Sieur Wylde).
40 ans après ses débuts en solo, bien que très malade, Ozzy Osbourne est toujours là, et nous livre cet excellent album « Ordinary Man ». La voix est là, toujours reconnaissable, elle tutoie parfois les aigus ou autres notes haut perchées, comme aux débuts. Alors oui, Pro Tools est sûrement passé par là, mais peut-on en vouloir à un papy ….., le rendu reste exceptionnel. Zakk Wylde (BLACK LABEL SOCIETY) même s’il n’a pas participé à l’élaboration de ces 11 titres qui constituent l’album, nous assène sa dose de riffs et solos de guitare comme il en a pris l’habitude. Mention spéciale à « Eat Me », « Scary Little Green Men », « It’s A Raid », et que dire de la ballade « Ordinary Man » en duo avec Elton John ………… Que du bonheur.
Alors si Ozzy Osbourne devait s’arrêter là, eh bien on pourra au moins dire qu’il n’a pas loupé sa sortie. Thanks Mister Ozzy.
HALESTORM « Halestorm (The 10th Anniversary Edition) » – HALESTORM, Lzzy & Arejay Hale, sœur et frère (accompagné à leurs débuts de leur père Roger), Lzzy au chant/guitare, Arejay à la batterie. Joe Hottinger aux guitares et Josh Smith à la basse qui viennent compléter le combo. HALESTORM (à ne pas confondre avec le ALESTORM sans H), c’est, on va faire simple, du Heavy Metal, du Heavy Metal du 21 siècle. Vous l’aurez compris assez vite, c’est bien Lzzy qui monopolise l’attention dans le groupe, une voix, une présence scénique, un côté rentre-dedans qui n’est pas pour déplaire. Et il me faut l’avouer, j’ai un faible pour les demoiselles qui prennent le pouvoir guitares en mains, toutes griffes dehors. Un 1er album « Halestorm » qui date de 2009, s’ensuivent « The Strange Case of…. » et son hit single « Love Bites (So Do I) », « Into the Wild Life » et plus récemment « Vicious ». 2009 …… 2019, l’occasion ici de fêter les 10 ans du vrai début de HALESTORM.
AGNES OBEL « Myopia » – Changement de registre avec cette auteure, compositeur, interprète, musicienne (piano) danoise, qui apparaît dans la sphère musicale en 2010 avec un 1er album « Philharmonics » aux orientations folk/classique. Agnès Obel, c’est une voix pure, cristalline, d’une rare délicatesse, des mélodies toutes en douceur. L’influence du classique s’y fait sentir. C’est avec son 2ème opus « Adventime » et son single « The Curse » qu’elle obtient ses premières récompenses au Danemark, ainsi qu’en France. Avec « Myopia », Agnès Obel nous offre un nouvel album dont l’ambiance générale, l’univers musical ne peut appartenir qu’à elle. Difficile de savoir où elle veut nous emmener, mais on est sûr de passer un agréable moment. On y entend des sons, des bruits, quelques instruments … et surtout sa voix. Voilà une bien belle invitation au voyage, une bien belle invitation à la réflexion, il faut simplement se laisser porter, emporter, une expérience unique.
DELAIN « Apocalypse & Chill » – 6ème album de Charlotte Wessels et de ses acolytes du groupe DELAIN. DELAIN groupe néerlandais de Metal Symphonique, dont une certaine ressemblance avec un autre combo du même pays WHITHIN TEMPTATION est à noter. Rien de plus normal me direz-vous, Martjin Westerholt (claviers), leader et fondateur du groupe n’est autre que le frère de Roger Westerholt, lui-même membre fondateur de WITHIN TEMPTATION, et à l’occasion mari de Sharon Den Adel chanteuse de ce même groupe. Ça va tout le monde suit ? Une histoire de famille en somme. DELAIN se fait connaître en 2006 avec un 1er opus « Lucidity », et son single « The Gathering ». Depuis ses débuts, les albums se succédant à un rythme que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de frénétique, DELAIN n’a eu de cesse d’arpenter les scènes du monde entier afin d’y promouvoir son Metal Symphonique, qui certes reste facile d’accès, mais dont l’une des principales qualités est l’honnêteté.
« Apocalypse & Chill » marque un tournant dans la discographie du groupe. Ne serait déjà que par la pochette de l’album, un peu plus classe, un peu plus accrocheuse à l’œil. Ce 6ème album se veut plus pop/rock, moins rentre-dedans que les précédents. Il a les défauts de ses qualités, une orientation nouvelle, une envie de surprendre, une production plus propre, moins agressive. Donc difficile d’y faire ressortir un morceau plus que l’autre. Une constante cependant, la voix de la Miss Charlotte, qui elle est toujours aussi agréable à l’oreille. On notera les deux titres « One Second » & « Burning Bridges » comme les moments forts dudit album.
A n’en point douter que DELAIN saura une nouvelle fois donner vie sur scène à ce « Apocalypse & Chill ».
MAGNUM « The Serpent Rings » – Un vétéran de la scène rock progressif, un MAGNUM (n’y cherchez pas de Tom Selleck, cela n’a rien à voir) qui nous vient de la Perfide Albion. A l’origine, deux compères Bob Catley (chant) et Tony Clarkin (guitares) qui décident au début des 70’s de fonder un groupe et de se lancer dans l’aventure du rock progressif, très à la mode dans cette décennie. Leur 1er album « Kingdom of Madness » verra le jour en 1978. il est fort bien reçu, et va permettre à MAGNUM de tourner rapidement avec de grands noms de la scène rock, hard-rock de l’époque. Le succès va arriver avec leur album « On a Storyteller’s Night » et son hit single du même nom On a Storyteller’s Night. 48 ans et 22 albums plus tard, les deux Bob et Tony sont toujours là, fidèle au poste, et quand bien même le groupe a subi moult changements de personnel durant ces presque cinq décennies, MAGNUM c’est toujours aussi bon.
« The Serpent Rings », un album du 21ème siècle, avec un son des 80’s comme je l’aime. On démarre avec du pur MAGNUM et ce titre « Where Are You Eden » à la mélodie symphonique. Orchestrée aux sons de claviers dans la plus pure tradition Magnumesque, c’est mélodieux, c’est classieux, agrémenté d’un petit riff comme le sieur Clarkin en délivre bien souvent. On est de suite dans l’ambiance, et le reste de l’album ne va pas faire démentir les bonnes impressions de ce premier titre. Voilà du rock progressif de haute tenue, l’influence King Crimson y est palpable. Alors oui peut-être Bob Catley n’est plus le vocaliste du débuts, mais franchement sa voix est encore bien là, preuve en est donné sur cet album. Ecrit, composé, produit par les deux compères, on poursuit le voyage avec l’excellent « Madman or Messiah » qui n’est pas sans rappeler certaines compositions de SUPERTRAMP (enfin c’est ce que j’ai cru entendre). « The Serpent Rings », c’est 11 titres, 11 univers musicaux différents, 11 raisons de se dire qu’il serait bon que MAGNUM repasse par chez nous, pour une expérience live qui à n’en pas douter devrait nous ravir.
Un très bon cru, à mettre d’urgence sur sa playlist favorite.
APOCALYPTICA « Cell-O » – Où l’on termine avec du classique, du Metal classique, du classique Metal, c’est comme vous le voulez. Pour faire simple, APOCALYPTICA c’est du Metal joué avec des instruments « classiques », entre autre des violoncelles. Point de guitares électriques, point de sons saturés, point de distorsion ici. C’est qu’avec APOCALYPTICA, il y a 25 ans, on a vu arriver des ovnis dans le paysage Metal. Il est vrai que nos amis finlandais ont toujours été à la pointe pour créer de nouveaux concepts musicaux. APOCALYPTICA va se faire connaître, et surtout faire le buzz, avec son 1er album « Plays Metallica by Four Cellos », qui vous vous en doutez est constitué de reprises de …………………….. METALLICA, mais en mode violoncelles Seek And Destroy (Live At Hellfest 2017).
Qui eut cru qu’en 2020, APOCALYPTICA serait toujours présent, prêt à nous proposer un Metal sans guitares électriques ? Pas moi ……. et pourtant ces gars venus du froid l’ont fait, et le succès ne se dément pas. Ils ont même pu jouer sur une des Mainstage du Hellfest. Que recèle donc ce « Cell-O » ? Un retour aux fondamentaux du genre, exit le chanteur, les invités plus ou moins prestigieux, place est donnée aux instruments classiques, aux violoncelles. Point de texte, puisque point de chanteur, de la musique, uniquement de la musique. APOCALYPTICA s’invite ici sur des chemins progressifs, la durée des titres s’en voient allègrement allongée. Le titre « Fire and Ice » est me semble t-il le plus représentatif de ce que fait APOCALYPTICA aujourd’hui, des mélodies variées, un violoncelle parfois des plus agressif, et cette petite ambiance celtique qui se marie bien avec le reste.
Pour ceux qui ne connaissent pas, « Cell-O » me semble être une bonne entrée en matière.
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